“Je viens une fois encore, solliciter l’humanité de votre action en faveur des populations du village de Koutiangou, afin qu’ils aient tout au moins, l’eau potable, qui leur éviterait de régulièrement tomber malades de maladies hydriques, du paludisme et autres”.

C’est par ses mots que Yollande YOA, une infirmière qui travaille dans la région, nous interpelle. Elle nous parle de ce village.. 

 Koutiangou, une bourgade de la commune de Materi, aux confins de la frontière entre le Burkina Faso et le Togo est retranchée du reste de l’Arrondissement dont il dépend. Les 12 000 âmes qui y vivent souffrent le martyr, du fait de son enclavement, d’accès difficile surtout en saison pluvieuse. Ni eau, ni électricité, pas même une école.

Mes multiples déplacements pour leur prodiguer des soins de première nécessité relèvent du calvaire, tant la voie d’accès est impraticable. J’ai pu toucher du doigt, les conditions de vie les plus précaires. Leur source d’approvisionnement est le marigot, qui ceinture le village, et s’assèche au plus tard en décembre- Janvier. Pour le reste, ça relève d’un parcours du combattant.

Les laborieuses femmes sont obligées de souscrire les services d’un tricycle, pour parcourir 12 km afin de trouver le premier point d’eau potable. Au-delà des frais de transport, le bidon de 25L coûte 50 f CFA. Dans des conditions de précarité avérée, imaginez leur difficulté pour faire face aux dépenses afférentes.

Le tout dans un environnement de la montée de l’extrémiste violent et du terrorisme. La restriction de la circulation par les forces de défense et de sécurité est un autre facteur qui complique leur approvisionnement déjà difficile.

Comme c’est une zone à risque, il est très difficile de trouver un camion de forage qui accepte d’aller sur place et le risque se paye. Mon correspondant sur place m’a promis de trouver quelqu’un mais le budget est important, mais pourtant c’est un projet vital pour ces familles.